Les panoramas du Panama

Pour être franc, j'avais toujours réduis le Panama uniquement à son canal, à me demander même si le pays en tant que tel existait vraiment... Mais çà c'était avant! 

Le Panama représente d'abord une étape obligatoire: c'est le pays frontière entre L'Amérique centrale et l'Amérique du Sud. Deux continents séparés par le "bouchon du Darien", zone de jungle infranchissable que même la Pan-Américan (route continue reliant l'Alaska à Ushuaia) n'a jamais réussi à franchir. Le passage en Colombie s'effectue donc soit par les airs, soit par la mer mais sans ligne régulière.

Un petit pays insignifiant coupé en deux par un canal historique ... Et bien c'est tout l'inverse !
C'est un pays historique coupé par un canal insignifiant pour le touriste hormis de voir des centaines de cargos (dont la plupart sont des poubelles flottantes) attendant leur tour pour passer, C'est en bus que j'ai pu assister à cette longue file d'attente. D'autres centaines de bateaux patientent également dans la baie de Panama-City (Du 5 au 7 Janvier) Ils ne se sont pas foulés pour trouver le nom de la capitale !. Voilà pour le "passage obligé" par le canal. 

Sans pour autant mériter le "triple A" que son orthographe laisse supposer, Panama se découvre d'abord par ses villages terrestres typiques (Boquete du 2 au 4 Janvier) , ses petits ports en bord du Pacifique ou sur sa côte Caraïbe (Portobelo du 8 au 11 Janvier).
Mais c'est en arrivant dans la capitale que j'en prend plein les yeux : Au moins ici, ce ne sont pas les parois de verre qui manquent... Je ne m'attendais pas à une ville si moderne, et dans les toutes premières minutes, c'est la douche froide.... Même la Défense à Panam n'a pas le panorama  si sympa qu'à Panama !! Un vrai petit Chicago ! (J'aurai préféré écrire New York, mais comme je n'ai jamais vu cette ville, j'ai encore un doute...)

 

Et pourtant à condition d'être dans le "Casco Viejo" (le centre historique), la ville est agréablement surprenante: les ruelles étroites et pavées défilent entre la Plaza Francesa et la Plaza Central, au point que je me sent tout aussi à l'aise que dans un petit village méditerranéen.

 

L'architecture coloniale aux maisons pastels multicolores alternent avec les édifices religieux et les vastes places verdoyantes. Peu de voitures grâce au pont routier qui contourne la vieille ville par la mer, quelques touristes mais pas de trop, les lieux sont reposants et calmes malgré la chaleur humide accablante.

Les Lonely Planet et autres guides ne manquent pas non plus de souligner le célèbre marché aux poissons : Un immense hangar couvert ou sans doute l'ensemble des espèces marines comestibles est représenté dans un brouhaha sympathique d'un village gaulois en pleine discussion animée sur la fraîcheur des poissons d'Ordralphabétix...

Il est pas frais mon poisson ????

Mais les plus intéressés par ces étals poissonneux ne sont ni les clients ni les touristes, mais sans doute les pélicans qui patientent en très grand nombre sur et autour du hangar pour remplir leur frigo "à bon marché" ... Pour trouver le hangar, c'est facile : il suffit de suivre ces oiseaux !

L'aspect "hitchcockien" du pélikan ...

A propos d'oiseaux, les vautours sont à Panama aussi communs que nos parisiens de pigeons (Et Dieu sait qu'ils sont très nombreux...). Ces rapaces se rassemblent au village et même en ville, s'écartent poliment quand un piéton passe, et cohabitent parfaitement bien avec les poules et les chiens errants.... Par contre, ils se chargent bien évidemment de nettoyer tout pauvre animal renversé par un véhicule.... Ce volatile a beau être familier ici, je garde quand même à l'esprit l'affreux et cynique emplumé espérant la faucheuse dans les Lucky Luke de mon enfance...


Là, tout n'est qu'ordre et beauté, luxe, calme et volupté. ("L'invitation au voyage", Baudelaire)

A une vingtaine de kilomètres au large de Panama City , L'île de Taboga appelée également "l'île aux fleurs" bordée de maisons fleuries et de ruelles étroites toujours aussi colorées qu'au temps ou elles séduisirent Paul Gauguin.
Ici les voiturettes électriques ont remplacé les moteurs thermiques sonores et polluants. Cette petite île est un lieu de détente pour beaucoup de panaméens et d'étrangers qui viennent profiter de ses plages, de la chaleur et de sa tranquillité. Ce petit paradis est à moins d'une heure d'une des capitales sans doute les plus modernes au monde ! Panama-city est aussi réputée pour être un paradis ... Fiscal...

L'île aux fleurs

Une famille formidable...

Toujours selon le Lonely que je n'ai pas (merci à qui ceux qui prennent le soin de me prêter le leur), Boquete fait partie des "incontournables" et c'est donc tout naturellement ma première destination panaméenne en quittant le Costa Rica (Et relativement proche de la frontière.)
Boquete, c'est l'avantage du Costa Rica sans ses inconvénients. Une Dame Nature généreuse, des promenades d'une dizaine de kilomètres sans avoir à payer pour avoir le droit de mettre un pied devant l'autre.
Plus exactement, je suis à "Las Naranjos" à 7 km de Boquete à  l' Hospedaje Autana chez Maria-Angel et Angel. Un très grand merci à vous pour votre accueil, la qualité des petits déjeuners, la possibilité de cuisiner dans votre propre cuisine et tous les autres services apportés avec une très grande gentillesse !
Pour tous ceux qui envisagent un voyage au Panama, c'est une adresse à réserver en toute confiance!

Bonjour à vous !

Dans cette région du Chiriqui, de nombreux indigènes ( "les Buglés") viennent travailler dans les champs de café, représentant une main d'oeuvre bon marché (photo de droite du bandeau de présentation.) La richesse des lodges cotoie  la misère de leur bidonville. Et pourtant, ils sont toujours souriants !

Population "Buglés"

Randonnée autour de Boquete

Portobelo : Retour en mode Backpacker.

Au Nord de Panama-city, près de Colon, Portobelo est un petit port d'où partent la plupart des bateaux (voiliers, trimaran, lanchas) pour la Colombie (Soit El Porvenir, ou soit Carthagène), et c'est donc tout naturellement que se retrouvent ici les voyageurs désireux de passer en Amérique du Sud soit en tant que passager, soit en tant que cuisinier-homme-à-tout-faire sur un bateau. Tout le monde se retrouve donc à l'hostal du Captain Jacks, seul établissement du coin à proposer un dortoir décent !

Durant 4 jours (de crainte d'arriver en retard), j'écume donc les plages locales, remets mon sac à dos orange en ordre de marche (lessive, courses, et encore un changement de locataire ... Grrr !), et le soir, c'est papotage autour d'une ou plusieurs bières ou chacun échange ses bons plans pour manger local pas cher, ou préparer une journée "plage" du lendemain.

C'est d'ailleurs ici que le Capitaine du Quest Goeran Persson (un Suédois comme son nom l'indique) nous fait une petite réunion pour répondre à nos questions (nous sommes une petite dizaine) sur la traversée... Mais cela fera l'objet du prochain édito !

Bientôt le premier moment "Plus fort que les autres moments forts" : Destination la Colombie en bateau en passant par San Blas .. 550 km dans les Caraïbes.
Embarquement dans deux heures environ ...  Au-revoir l'Amérique Centrale,  Bonjour l'Amérique du Sud !