dimanche 15 novembre 2015

Bienvenido à Cuba !


Deux semaines à Cuba : Santiago de Cuba (3 jours), Las Tunas (2 jours), Camaguey (3 jours), Trinidad (3 jours), La Havana (3 jours)


Cuba, c’est d’abord un voyage dans le temps : un musée vivant où l’on croise les véhicules immenses des années 50 (Chevrolet, Pontiac, Ford, Lada, Mercurey) aux couleurs multicolores dans un décor de western-spaghetti avec une bande son digne des quartiers populaires napolitains et aux rythmes endiablés de salsa et de cuivres.
Le taxi utilisé ...                                                                      Pour la baie de santiago

Ici, tout fait référence à la révolution cubaine : les portraits de Fidel, Raul et du Che sont présents sur tous les édifices et toutes les vitrines. Tous les lieux publics rappellent l’héroïsme des combattants cubains (sur l’ile ou en Angola), les vertus du socialisme et la grandeur du modèle cubain. La propagande cubaine est affichée partout et  finalement c’est une fierté partagée par 11 millions de Cubains, qu’ils soient d’accord ou non avec le régime.

Pourtant Cuba est un pays extrêmement pauvre (environ 25$ par habitant par mois), ou les magasins sont vides et  toute la population se presse aux portes dès l’ouverture : dès qu’un magasin est plein, il referme ses portes, et un nouveau client ne peut entrer à condition qu’un autre en sorte. Les gens viennent acheter uniquement que les produits de base, avec ou sans tickets de distribution du gouvernement. Si l’économie cubaine est en piteux état, en revanche l’école est obligatoire pour tous les enfants, et le niveau d’éducation est particulièrement élevé pour un pays pauvre. La santé est également gratuite pour tous les cubains…. Seul hic, c’est que les médicaments sont rares et toujours assez basiques. Comme tout pays socialiste, ou ex-socialiste, les cubains sont extrêmement disciplinés, et aucun n’aurait l’idée saugrenue de vouloir gratter quelques places dans la file d’attente.
Ce qui saute aux yeux avant tout, c’est la propreté des villes ET des campagnes, chose rare pour un pays pauvre.

Première anecdote : avant d’entrer dans chaque endroit public (banque, magasin) une personne à l’entrée vous tend un produit (dans une bouteille aux apparences douteuses) et une serviette pour vous désinfecter les mains ! (J’ai su un peu plus tard que c’était pour lutter contre la recrudescence du choléra !)
La vie du touriste à Cuba demande quelques heures d’adaptation : on change des CUC à la banque mais la monnaie locale est le Peso dont le sigle est le dollar (Peso cubain) qu’on appelle également CUP. Le plus souvent, cest avec  deux zéros  de plus que ce qui est noté sur les billets !  Je recommence :
·       Le CUC est la monnaie spécifique (et obligatoire) pour les touristes étrangers à Cuba.
·       Le Peso est la monnaie locale (1 CUC = 25 pesos = « un-p’tit euro ») Bien évidemment, prendre un café en terrasse coutera 1 CUC pour un étranger, et 2 pesos pour un local…
·       Le sigle usuel du peso est le dollar : $, et quand un sandwitch coûte $500, il faut comprendre 5 pesos (5 CUP), soit 0,2 CUC.
Il est donc parfois possible de payer en CUC des petites choses exprimées en Dollar en les convertissant en pesos sans oublier de les diviser par cent. Bien évidemment sans se tromper entre les pièces et billets CUC et les pièces et billets Pesos qui cohabitent dans le porte-monnaie…
Un autre exemple ? Les transports : un étranger ne PEUT pas prendre un bus local mais obligatoirement un bus pour touristes (VIAZUL). Le confort est bien évidemment supérieur et le prix sans aucun rapport avec le « bus » (en fait un camion benne) local toujours bondé : économie socialiste locale et économie capitaliste pour les étrangers. Finalement, il est assez facile de troquer le bus « Viazul » par un taxi partagé, ce qui sur une longue distance revient au même coût : 25 CUC de Trinidad à La Havane en taxi avec 3 heures de moins de trajet et une heure de départ plus flexible. (Si j’avais su, j’aurai évité le bus de Camaguey à Trinidad qui partait à … 2h30 du matin !)
C’est parfois un peu rageant de payer jusqu’à 25 fois le prix local (pour un même bien), mais c’est de bonne guerre. (Quoique en m’éloignant un peu des centres-villes, j’ai souvent trouvé le  moyen de régler en CUP un sandwich (5 pesos, soit 20 centimes d’euros) ou une pizza à 10 CUP (soit 40 centimes d’euros).
Depuis 3 jours, je déambule (caminando) dans les rues de Santiago, prenant garde à bien prendre mes repères (je me connais…). La population locale m’aborde aussi facilement que j’entame une discussion avec mon voisin de banc public. La gentillesse cubaine est une vraie réalité. Non seulement, je ne me suis jamais senti en insécurité (Il n’y a pas de délinquance à Cuba, et même s’il faut toujours rester vigilent, ce pays donne l’impression d’être le plus sûr au monde !), mais en plus, la population ne me fait pas ressentir que je suis un portefeuille sur pattes. Ce n’est qu’après une heure ou deux de discussion que la personne me demande si je peux lui offrir un café, ce qui est de bonne guerre. La population locale n’a aucune retenue pour parler politique, économie, d’éducation ou de la santé et globalement les gens sont surpris qu’une partie des Français estiment que Cuba est une dictature.
J’ai pu être d’ailleurs témoins à Santiago d’une expérience intéressante de démocratie locale : le maire (ou son représentant passe une fois par mois dans chaque quartier de la ville, le soir pendant 2 heures, un micro à la main, et les habitants du quartier posent directement leurs questions…. Et ne se gênent pas pour critiquer le débit de l’eau, ou de l’augmentation du prix des tomates !!! (le soir ou j’étais présent, la représentante a essuyé pas mal de critiques …)
J’ai beaucoup de chances pour le moment : Les familles des 4 casas particulares (Santiago, Las Tunas, et Trinidad) sont vraiment très sympathiques : me proposant de laver mon linge, de me sentir comme « chez moi » et en passant quelques soirées à papoter autour d’un verre de rhum ou d’un café, et même de manger avec eux.
Edouardo et Mariannella de Camaguey                              Mirella y Pepe de Trinidad






              Neida de La Havane                                                                    Et sa cuisine !


Comme vous me voyez en charmante compagnie, je vais tout de suite répondre à cette question : Comment sont les cubaines ?

Latines, autrement dit « calientes », les cubaines arborent la fesse haute et le sein fier. La jupe commence et se termine généralement au niveau du nombril. Perchée sur des talons démesurés ou en tong doré à l’or fin, la Betty Boop  en bas résille sophistiqués ou en chaussettes blanches jusqu’aux genoux est un parfait exemple d’adaptation au climat chaud et humide des Caraïbes. Bref, ce qui passerait pour une vulgarité sans nom en France est une norme locale en harmonie avec l’ambiance, l’architecture et les automobiles. Ici, chacun s’appelle « mi amor » ou « querido » -même au premier contact- ce qui n’est rien d’autre qu’une marque de bienvenue sympathique. Finalement, je m’habitue facilement à cette exubérance au point de ne plus juger le côté « has been ».
 Ne pas juger avec mes propres points de repère.

4ème et dernière étape cubaine : La Havane, la capitale, le choc.
Je suis resté 4 jours à Trinidad, un peu plus longtemps que prévu,  tant la ville est agréable : Calme et vivante, authentique et touristique, de taille moyenne  et humaine, avec une belle plage à proximité (1 journée de farniente), et la casas très sympathique de Mirella y Pepe (un couple de sexagénaires marrant au possible tant ils se disputent amicalement tout au long de la journée.) De ce fait, j’ai annulé l’étape Matanzas et les plages de Varadero (The place to be pour la Jet Set de Oups.)
Après 5 heures de taxi partagé, me voici à la Havane dans une casas réservée par les bon soins de Mirella : chambre avec suite, maison décorée avec goût et surtout  à 5 minutes à pieds du centre historique de La Havane, (et bien moins chère que la plupart des autres casas : 25 CUC la nuit pour une moyenne La Havane à 30-35). Cette année, le tourisme explose à Cuba, beaucoup d’Européens viennent visiter l’île avant l’arrivée massive des touristes américains. Bref, les prix flambent …
La Havane est un concentré de Cuba dans un décor de vieilles maisons coloniales -complètement délabrées ou parfaitement bien réhabilitées- où je m’attends à tout instant à voir apparaître  Zorro et le Sergent Garcia jouant de l’épée en sautant d’un escalier à un balcon. (A moins que ce ne soit James West et Artemus Gordon des « mystères de l’Ouest »…) Les ruelles pavées s’enchaînent dans le quartier du vieux Cuba ou les groupes de chanteurs-musiciens  alternent salsas, chansons « Gipsy-King » ou une variation cuivrée des classiques internationaux.

             

La Havane et Cuba en général est  également un modèle de « melting-pot » parfaitement réussi : sont autant cubains les noirs, les latinos, les blancs ou les cafés au lait. La couleur de la peau n’est en aucun cas un critère de communautarisme.
Depuis 15 jours à Cuba, j’arrive presque à tenir une discussion « normale » en espagnol (hormis les conjugaisons complexes style « si j’avais …. Alors j’aurai …. » . Si parfois certains mots me manquent et arrivent en anglais, je me surprends maintenant à comprendre mon interlocuteur sans avoir à lui demander de répéter plus lentement !
Malgré le fait d’être une île, Cuba ne vit pas au rythme de la mer : pas de ports de plaisance (l’embargo joue encore), peu de ports de pêche, même l’air n’est pas iodé. C’est sans doute mon seul petit regret qui ne pèse pas grand-chose face à la vraie gentillesse cubaine et au dépaysement total d’un autre monde d’un autre temps. Mes deux semaines cubaines sont passées comme une lettre à la poste, c’est avec regret que je quitte cette île où j’espère revenir un jour. Adios Cuba, Buenos dias Mexico !


PS : les mosquitos cubanos ont la bonne idée d’être silencieux (pas de « bzzzzzzz » aux oreilles durant la nuit) et d’être minuscules (invisibles donc moins stressants). Seule la démangeaison d’une trentaine de points rouges sur chaque mollet me rappelle leur présence… Par chance, j’ai croisé un chinois de Hong Kong qui avait une cargaison d’une paumade locale particulièrement efficace !

8 commentaires:

  1. on s'y croirai presque.

    Fabrice & Sandra

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  2. J'adore, merci... à très vite sur WTSP
    Tu es déjà tout bronzé !!!
    Je t'embrasse
    Blntt

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  3. Juste génial! Merci de ces nouvelles qui nous permettent de voyager.. bonne route!

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  4. Chouette Cuba ! Expérience idéale pour démarrer un tour du monde ! Tu nous emmènes au Mexique bientôt ?
    Ici, nous sommes en deuil comme tous les français.
    As tu reçu mes photos sur Whatsapp après ton départ ?
    On pense bien à toi.
    Bisous des Lerysiens

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  5. Tu devrais être ce matin à Belize ou au Guatemala ?
    Combien de temps a duré le vol entre Mexique et nouvelle destination ?.
    Nous te suivons pas à pas.
    Il a neigé hier à Lille.
    Bisous,
    papa

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  6. Bonjour Fabrice,
    Plus je li ce que tu écrit plus je me sent passionné!
    Merci , et bonne continuation
    Cindy

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  7. Top! Merci de nous faire partager tes aventures extraordinaires Fabrice!!!

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